Décryptage de la crise financière : le tabou de la dette publique

Depuis quelques jours, je m’interroge sur un fait assez étonnant : pourquoi aucun média ne parle du mécanisme de création monétaire ?

C’est un sujet tabou qui n’apparaît ni dans la presse économique, ni dans les journaux généralistes, aussi populaires soit-il. Parce que la lutte contre l’inflation (à cause de l’usage immodéré de la planche à billet) est devenue un dogme. Or, c’est un point capital pour comprendre la crise, mais aussi pour comprendre l’augmentation permanente de l’impôt qui grève le pouvoir d’achat des ménages mais aussi qui étouffe la liberté d’entreprendre par des taxes excessives (PME, artisans, professions libérales, etc )
Depuis les années 1970, la France a abandonné le droit de créer de la monnaie, elle doit désormais emprunter sur les marchés, donc auprès des banques. Conséquence, l’Etat emprunte et paye des intérêts au secteur privé. 

Maastrich enfonce le clou :

Traité de Maastricht – Article 104

Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des Etats membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales,aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.’

Ce qui signifie en clair que les Etats sont obliger de financer leurs investissements sur les marchés financiers, en augmentant leur dette et particulièrement celle due aux intérêts qu’ils ont à payer

Le ministre du Budget, Eric Woerth, a reconnu lundi 13 octobre 2008 que le plan de recapitalisation des banques « augmentera la dette » de l’Etat s’il est utilisé. L’Etat a décidé de consacrer jusqu’à 40 milliards d’euros à la recapitalisation des banques en difficulté, en créant une société publique. « Ca augmente la dette, c’est de la dette publique », a-t-il admis lors d’une conférence de presse. Avant même l’annonce du plan de soutien bancaire, la dette publique de la France était attendue à 65,3% du PIB fin 2008, au-delà du plafond de 60% autorisé par le pacte de stabilité européen.

Dans quel but ce dispositif a-t-il été mis en  place?

Cette question turlupine, André-jacques Holbecq, « économiste citoyen » comme il se présente (ses écrits sur le site qu’il gère avec le « GRESSO » (Groupe de Recherche  Economique pour un Système SOciétal) , sur la page  http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=UserPageAJH

Il la pose donc à Valéry Giscart d’Estaing (alors le président de la république, par ailleurs auteur du traité-constitution européen), sur son blog :

« Le 3 janvier 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, alors que vous étiez Ministre de Finances, est entrée en application une réforme importante des statuts de la Banque de France, dans lequel nous trouvons ce très court article 25 ; « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France », autrement dit fut bloqué à ce moment toute possibilité de crédit de la Banque de France au Trésor, et ici se trouve l’origine de la dette des administrations publiques dans notre pays laquelle atteint maintenant plus de 1200 milliards (au seul sens de Maastricht), et nous ponctionne collectivement de plus de 40 milliards d’intérêts par an, payés aux « déjà plus riches. J’aimerais que vous m’expliquiez, sans langue de bois, quel fut, à l’époque, la justification de ce changement de cap qui nous ligote sous la coupe des banques privées ».
REPONSE :

« La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j’étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique.  La possibilité du prêt direct de la Banque de France au Trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d’inflation monétaire permanente. Votre remarque sur l’endettement public est inexacte et révélatrice : vous semblez penser qu’une dette du Trésor public envers la Banque de France ne serait pas décomptée comme faisant partie de la dette de l’administration publique. En réalité, il y a dans ce domaine des règles bien connues qui définissent le montant des avances et prêts de l’institut d’émission en faveur du Trésor public, avances et prêts qui ont évidemment vocation à être remboursés et qui figurent de ce fait dans le montant de la dette publique. Ce que vous supposez consiste à dire qu’on aurait pu remplacer un endettement visible et structuré par une simple émission monétaire. Mais ce serait ouvrir les bras au retour à l’inflation des années 1950. »

 » Merci pour votre réponse, mais je ne suis évidemment pas du tout d’accord avec vos arguments. Il a bien fallu de l’émsion monétaire (par le « crédit » des banques privées (augmentation de M1 sur une pente de 10% annuelle, sans inflation), pour que les prêteurs puissent prêter à l’Etat français. La grosse différence avec un prêt direct de la Banque Centrale aux collectivités, est simplement que dans ce dernier cas les intérêts seraient revenus à la Banque Centrale (et donc, in fine, à la collectivité).
J’ai calculé (mon dernier livre  » La dette pubique, une affaire rentable ») qu’entre 1980 et 2006, c’est plus de 1100 milliards d’euros (valeur 2006) d’INTERETS que nous avons payés aux déjà plus riches…
Je trouve que votre décision de 1973 a été une trahison – voulue ou non – envers les français… pas tous, il est vrai.

Voilà donc le débat ! à suivre par ailleurs sur quelques sites vraiment pas très instutitionnels… est-ce à dire qu’il faut s’en méfier comme de la peste et qu’ils sont dirigés par de dangereux désinformateurs, dévoyeurs de la pensée unique si bénéfique à notre confort ? Certes non, ils se sont constitués dans la droite ligne de la pensée du Nobel 1988 de l’Economie, Maurice Allais : http://allais.maurice.free.fr/monde01.htm

Hors des sentiers battus de l’actualité « conventionnelle », pour ne pas dire conformiste, voici quelques liens qui pourront vous aider à comprendre le système monétaire actuel.
A mon humble avis, la structure de l’économie mondiale est complètement biaisé (ce qui ne veut pas dire que la mondialisatin soit une mauvaise chose), c’est encore et toujous sur nos impôts que se portent les pertes du système financier. ce système financier qui est aujourd’hui renfloué par les Etats  européens qui ne créent donc par de monnaie, ni ne peuvent emprunter auprès de leur banque européenne, mais qui vont emprunter sur les marchés pour… soutenir les marchés… qui vont au passage prendre des intérêts. Un vrai cercle vertueux pour la haute finance!

http://vge-europe.eu/index.php?post/2008/07/25/Reponse-de-VGE#comments

http://www.fauxmonnayeurs.org/

http://www.chomage-et-monnaie.org/

http://wiki.societal.org/

L’Association pour les Droits Economiques et Démocratiques

money as debt, de Paul Grignon

http://www.liberonslamonnaie.fr/

La dette publique, une affaire rentable

– http://bankster.tv/

Actuellement, une pétition circule pour demander la reprise du droit de création monétaire par les Etats.

http://www.public-debt.org/index.php

EXTRAIT /

Voilà l’estimation de ce que nous, Français, avons payé depuis 1973,
au titre des seuls intérêts* sur la dette publique,

1 300 milliards d’euros

En effet, depuis 1973, l’État s’est volontairement dépossédé de son devoir fondamental d’émettre la monnaie utile aux citoyens, argent dont notre économie a besoin, et l’État emprunte aux banques privées, auxquelles il verse ensuite d’énormes intérêts. A l’heure du  » pouvoir d’achat chancelant  » et des  » caisses vides « , il n’est plus acceptable que notre argent, issu de notre travail, ne nous appartienne pas. Nous subissons chaque jour les conséquences de cette trahison : dégradation de l’emploi et des services publics, course sans fin à la croissance, destruction de l’environnement, etc,.

Nous vous proposons donc d’agir par une
mobilisation citoyenne, par voie postale et pétition électronique,
pour restaurer le droit légitime des Nations
à émettre leur propre monnaie.

* la dette proprement dite, c’est-à-dire le capital du, était de 1250 milliards d’euros à fin 2007.
Cela revient à dire que, si nous n’avions pas du payer ces intérêts
(de quasiment 1310 milliards d’euros ‘constants’ au 01/10/2008),
notre pays n’aurait pas de dette aujourd’hui!

Et vous qu’en pensez-vous ?? Estimez vous que les média donnent les clés nécessaires pour comprendre les mécanismes en jeu?

Articles complémentaires

Mots-clefs : , ,

Laisser une réponse