PARU le 22 MARS 2010 et toujours aussi (im)pertinent…
Temple de la malbouffe visuelle, veau d’or de la société « matérialo-consumériste », la télé ne nous offre qu’un choix illusoire et limité, entre le pire et le moins pire. Sans la consommation ou la croissance, point de salut… Dans ce monde bien gris et conformiste, l’idéal d’un monde meilleur (sain et fraternel) est souvent caricaturé en utopie. « On peut pas cultiver sans produits chimiques », « l’économie, c’est forcément la croissance », rabâche-t-on tous les jours aux rêveurs.
C’est pourquoi il est de bon ton d’être résigné devant les dommages collatéraux de nos croyances collectives. Drôle de démocratie où le réalisme est en fait un pessimisme.
On nous l’assure, nos dirigeants veillent sur nous et font tout pour nous prémunir des fléaux qui nous assiègent : terrorisme, épidémies, désordres sociaux. « Dormez braves gens »… Les médias, peu dérangeants, ressemblent davantage à des attachés de presse, lorsqu’ils ne sont pas des porte-parole de la Peur sous ses multiples formes (chômage, pandémies, insécurité, etc). Dans ce ronron généralisé, les voix dissidentes peinent à se faire entendre. Voudrait-on nous vacciner en masse contre l’esprit critique ?
328 pages.