Le maïs OGM, cher payé s’il revient en France (étude)
PARIS, 29 oct 2008 (AFP) – Si la France devait de nouveau autoriser la culture du maïs génétiquement modifié, suspendue en février, les filières sans OGM en paierait le prix fort et risqueraient de disparaître, selon une étude universitaire sollicitée par l’organisation Greenpeace.
Selon les économistes du Centre de recherche et d’étude en gestion (CREG) de l’Université de Pau, « les cultures ayant des cahiers des charges stricts sur les OGM (avec une seuil de présence toléré inférieur à 0,1%) sont amenées à disparaître dans les zones de cultures de maïs GM et celles ayant un seuil de présence fortuite (accepté jusqu’à 0,9%) pourraient survivre, avec de nouvelles contraintes ».
Le CREG souligne qu’il est « difficile d’obtenir un chiffre de synthèse » sur les différents surcoûts estimés, et évoque une fourchette relativement large de 5 à 37 euros par tonne de maïs non GM.
Mais il indique que, comme cela a déjà été observé pour d’autres cultures dans d’autres pays, « le marché du maïs devrait se diviser en deux », entre fillière OGM et non OGM qui couterait plus cher.
Quant à la production de maïs bio, qui exclut toute présence d’OGM, « la culture de maïs OGM dans une zone (la) rend impossible » et le « risque économique de déclassement de la production est également extrêmement fort », par exemple dans le cas de productions d’origine contrôlée ou certifiée.
L’étude cite le cas des filières de poulet « Label Rouge », qui fournissent une alimentation sans OGM à leurs volailles: elle estime que dans le cas où du maïs OGM serait de nouveau cultivé en France, le surcoût induit pour les producteurs recourant à du maïs non OGM pourrait atteindre 4 à 15 centimes par kilo de poulet.
L’organisation Greenpeace qui a financé cette étude appelle jeudi à maintenir la suspension de la culture du maïs MON810, le seul OGM qui était cultivé en France jusqu’à cette suspension.
« Cette étude prouve pour la première fois que certaines filières sont condamnées et que d’autres devront assumer un surcoût important: le régime du « pollué payeur » est mis en oeuvre aux profits des industriels de l’agrochimie », note Arnaud Apoteker, spécialiste des OGM à Greenpeace.
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