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Sylvie Simon épingle Roselyne Bachelot

par | Nov 1, 2009 | Grippe A, Santé | 0 commentaires

Les dérives de notre ministre de la Santé

Par Sylvie Simon

Le 20 septembre 2009, notre ineffable ministre de la Santé a déclaré au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro qu’elle « n’imagine pas qu’un professionnel de santé puisse ne pas se faire vacciner ». Et pourtant, elle doit se rendre à l’évidence. À l’instar de leurs voisins européens, et même des Américains, la majorité des professionnels de la santé en France refusent massivement la vaccination contre la grippe A. Certains insistent même en déclarant qu’ils ne l’accepteront « sous aucun prétexte ».

Comme le dit si bien le Dr Marc Girard, ce n’est pas une « question d’imagination, mais de lucidité, tout simplement. »

Mais la vraie question est là : est-elle un tant soit peu lucide ? Rappelons qu’elle avait déjà annoncé qu’on pourrait commencer la vaccination le 28 septembre, avant que les vaccins n’aient reçu l’AMM. Même si elle « savait » que cette AMM serait délivrée, quoi qu’il arrive, elle a tout de même anticipé grossièrement. Depuis, les annonces concernant le début de la vaccination « massive » changent aussi vite que le temps. Mais elle n’est pas à une incohérence près. Si elle attend encore, selon la décroissance actuelle des amateurs de ce vaccin, elle risque de se retrouver avec seulement quelques centaines de volontaires pour liquider les 94 millions de doses commandées.

« N’ayons pas la mémoire courte ! » a conseillé aux Français notre ministre de la Santé, invitée par le LEEM (les Entreprises du Médicament) à la clôture de la Semaine du dialogue.

Or, lorsqu’elle rappelle à l’ordre tous ceux qui ont un réflexe « d’enfant gâté » en refusant de se faire vacciner, « risquant ainsi de se contaminer eux-mêmes, de contaminer leurs proches, ou de contaminer leurs patients », a-t-elle une bonne mémoire puisqu’elle semble avoir oublié les nombreuses parutions officielles qui montrent que les vaccins contre la grippe ne servent à rien ?

A-t-elle oublié la mise en garde de médecins et de journaux scientifiques démontrant que ce vaccin était dangereux, quel qu’en soit le fabricant ?

A-t-elle oublié les dizaines d’accidents advenus après la vaccination de gens âgés dans des maisons de retraite et publiés dans tous les journaux ?

A-t-elle oublié que le laboratoire Baxter International, qui a adhéré à un ensemble de protocoles destinés à éviter la contamination par croisement viral, a expédié « par accident » 72 kilos de matériel vaccinal contaminé par le virus H5N1 mélangé au H3N2, ce qu’on nomme un réassortiment et qui est l’une des deux manières de créer un virus pandémique ?

« Il est normal qu’elle n’ait plus le temps

de lire la presse médicale internationale,

étant trop occupée à « vendre » sa campagne vaccinale

et à répondre aux suspicions de conflits d’intérêts de ses experts »

Ce laboratoire, qui a agi comme une organisation de terrorisme biologique envoyant des virus mortels à travers la planète, s’en est tiré en disant simplement : « désolé, c’est une erreur ! », et c’est à lui que notre ministre de la santé, à la botte de l’OMS, a accordé sa confiance en lui commandant une grande partie des vaccins destinés à nos compatriotes. D’autant qu’elle a sans doute « oublié » également que Baxter a déjà été impliqué dans un autre grave scandale. Entre 2006 et 2008, des lots d’héparine, anticoagulant utilisé en prévention ou en traitement des thromboses et de l’hémophilie, ont été contaminés par une substance contaminante non identifiée, toujours « accidentellement » dans le même laboratoire, et injectés à des dizaines de milliers de personnes. Cet accident est responsable de 19 décès aux États-Unis, sans compter des centaines d’accidents graves.

Qui a la mémoire courte ? À moins que Roseline Bachelot n’ait jamais été au courant, ce qui n’est pas moins inquiétant. Il est normal qu’elle n’ait plus le temps de lire la presse médicale internationale, étant trop occupée à « vendre » sa campagne vaccinale et à répondre aux suspicions de conflits d’intérêts de ses experts, car le Geig (groupe d’expertise et d’information sur la grippe) est financé par les laboratoires.

Elle doit également rendre des comptes au rapporteur spécial du budget de la Sécurité sociale, qui l’interpellait sur les contrats de commandes de vaccins, après avoir trouvé porte close au ministère de la Santé, où il voulait vérifier les commandes de vaccins anti-h1N1. Aussi, étant donné les nombreuses préoccupations de notre ministre, il aurait été normal que ses conseillers s’informent pour elle, ce qui n’est apparemment pas le cas. À ce sujet, il est légitime de se demander à quoi servent ces très nombreux « conseillers ».

Dans la même veine, Roseline Bachelot nous a rappelé qu’avant la vaccination « notre pays était émaillé de sanatoriums », oubliant également que la disparition de la tuberculose n’est pas due à la vaccination mais à l’hygiène et à l’augmentation du niveau de vie. Elle a aussi affirmé que « l’on mourrait du tétanos en faisant son jardin », et que les enfants « mourraient dans les bras de leur mère de la diphtérie, de la coqueluche, de la rougeole ». Qui connaît un cas de jardinier étant « mort du tétanos en faisant son jardin » ? Et les enfants mourraient rarement de maladies infantiles, qu’on appelait alors les « maladies nécessaires » lorsqu’ils étaient bien nourris, dans des familles qui pratiquaient l’hygiène, alors qu’ils meurent actuellement à l’hôpital de maladies bien plus graves, que l’on appelle à juste raison les « maladies de civilisation ».

Dans sa lancée, parlant de notre espérance de vie, elle a soutenu que, grâce aux médicaments, « en un siècle, nous sommes passés de 48 à 79 ans. » La vérité est tout autre et ce constat rassurant n’est que le fruit de manipulations des statistiques servant de justification à un accroissement régulier de prélèvements sociaux.

Mais, en réalité, une étude de l’Inserm, réalisée en 1992 en collaboration avec le Haut Comité de Santé publique et publiée en 1996, démontre que les taux de décès des Français nés après 1938 sont très sensiblement supérieurs à ceux des pays voisins comme la Suède, mais aussi la Grande-Bretagne et même l’Italie !


La mortalité est chez nous supérieure de 18,3 % pour les femmes et 35,5 % pour les hommes par rapport à la Suède, 6,5 % pour les femmes et 24 % pour les hommes par rapport à la Grande-Bretagne, et 6 % pour les femmes et 16,3 % pour les hommes par rapport à l’Italie. Ces chiffres peuvent surprendre étant donné que pour les personnes nées avant 1938 ils étaient inversés, la mortalité étant largement inférieure en France que dans ces pays. Cette étude, publiée très confidentiellement aux Éditions Le Monde, n’a pas fait l’objet de commentaires par les médias, ni par les pouvoirs publics. Comment ces derniers pourraient-ils, en effet, expliquer cette inversion ? Mais, le 14 février 2004, le Pr. Dominique Belpomme, cancérologue à l’hôpital Georges Pompidou, a confirmé sur France-Inter que l’allongement de la durée de vie au-delà de soixante ans était quasiment nul et que les chiffres optimistes venaient de la réduction de la mortalité néo-natale et infantile, grâce aux antibiotiques et, surtout, à l’hygiène.

D’ailleurs, il suffit de consulter un dictionnaire pour constater le nombre de gens âgés et en excellente santé qui ont fait parler d’eux au cours des siècles et qui, pourtant, ne représentent qu’une infime partie de la population, l’autre n’ayant jamais été répertoriée. Quant aux « beaux vieillards » actuels, qu’ils soient « civilisés » ou qu’ils fassent partie de peuplades « primitives », la plupart n’ont jamais utilisé de médicaments, n’ont pas été vaccinés et se soignent uniquement lorsque c’est nécessaire, souvent par des méthodes naturelles. Il est donc malhonnête d’attribuer leur longévité aux progrès de la médecine comme c’est l’usage ; il est hélas peu probable que ce constat perdure, étant donné la spectaculaire baisse immunitaire des populations et l’émergence de maladies que nous sommes incapables de soigner.

Au lieu de dire n’importe quoi, Madame Bachelot aurait intérêt à se renseigner au sujet des cas réels de grippe A(H1N1), alors que les hôpitaux n’effectuent pas de tests de dépistage de la grippe A pour les enfants présentant des symptômes bénins car ces tests coûtent très chers, et que la plupart des médecins admettent que la majorité des consultations pour la grippe révèlent qu’il ne s’agit pas de ce virus. Les hôpitaux sont allés jusqu’à demander aux mères de ne pas s’affoler et encombrer leurs services aussitôt que l’enfant a une légère température, laissant ainsi des lits pour des cas de maladies sérieuses. D’autre part, la surveillance du nombre de cas H1N1 se fait à partir d’estimations, et l’on tire des conclusions de cas basés sur un échantillon de données.

En résumé, de nombreuses affirmations sur cette grippe relèvent de « cas attendus » et de pures extrapolations, aussi ne soyons pas surpris de tous ces « cafouillages », qui nous feraient rire s’ils ne nous coûtaient pas si cher. Seuls, les laboratoires doivent bien rire car leurs actions remontent à grande vitesse et contribuent à la « reprise économique » dont on nous bassine les oreilles, tout comme « la pandémie ». Les médias n’ont plus le temps de parler de sujets vraiment sérieux.

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