M et le 3e secret, documentaire inédit sur la Vierge Marie, propose une enquête sur les apparitions d’une femme vénérée par les Chrétiens et les Musulmans. Rapidement, l’intrigue nous oriente sur le célèbre secret de Fatima, proposant une autre version que celle du Vatican. Interview du réalisateur.
Un documentaire grand public sur les apparitions et les message de la Vierge Marie… Il fallait oser au pays de Descartes ! Pourquoi un tel film ?
Il est vrai que le sujet de la religion est devenu tabou en France, mais nous sommes encore dans un pays de liberté d’expression, non ? Une femme respectée par près de deux milliards de personnes dans le monde, ce n’est tout de même pas rien. J’avais envie de mieux comprendre le phénomène Marie, d’autant plus que c’est une femme. En me penchant sur plusieurs cas d’apparitions mariales, j’ai été progressivement entraîné dans une enquête qui a duré quatre ans, allant de révélations et révélations… J’ai découvert des choses que j’ignorais alors complètement : l’infiltration de l’Église par plusieurs réseaux envieux de son pouvoir, la dissimulation du « secret de Fatima », d’autres apparitions « gênantes »… Ce travail, je l’ai voulu le plus objectif possible, sans aucun prosélytisme. J’y suis allé avec un œil « vierge » si je puis dire.
Pourquoi si peu de salles programment-elles votre film alors qu’il révèle des faits assez extraordinaires, dignes des meilleures fictions apocalyptiques à succès ?
En France, on peut caricaturer les religions avec la bénédiction de l’État et des médias, mais oser parler de la Vierge Marie, surtout avec une approche plutôt bienveillante, c’est très mal perçu. Mon documentaire est totalement à contre-courant. Parallèlement, je peux admettre que l’aspect formel soit déstabilisant car il mélange plusieurs écritures dans un souci d’universalité : fiction, docu et écriture magazine. Sur le fond aussi : il délivre un message d’avertissement émanant d’une personne qui a réellement existé. Qu’on y croit ou pas, cela nous bouscule sans doute plus que les fictions sur la fin du monde comme 2012. Avec M. et le 3e secret, c’est vraiment le grand frisson : « Et si c’était vrai ? »
L’humanité a-t-elle déjà un pied dans l’Apocalypse ?
En tant que journaliste, mon opinion importe peu. Je tend le micro à Marie, qui s’adresse à ses enfants en plusieurs endroits de la planète et à plusieurs époques. Ce sont bien ses propos et non les miens. En 1846, elle apparaît en larmes à La Salette (Isère), affichant sa tristesse et faisant référence à une fin du monde si l’humanité ne change pas. A Fatima, au Portugal, en 1917, c’est aussi le cri d’une mère (nous sommes alors en pleine guerre mondiale). La troisième partie du message de Notre Dame de Fatima, dévoilée dans mon film, est effectivement apocalyptique. Tout comme le message moins connu du couvent d’Akita, au Japon, délivré en 1973 à la sœur Agnès, qui constitue encore une sérieuse mise en garde. Actuellement, c’est à Medjugorje (Bosnie-Herzégovine) que la Vierge apparaît depuis 1981 comme « Reine de la Paix », suscitant un important pèlerinage. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la Vierge déplace des foules, tout à fait disposées à l’écouter !
Quelles sont les réactions du public ?
Très diverses, elles dépendent des croyances et non croyances de chacun. Malgré des débuts un peu difficiles, le film s’installe progressivement par le bouche à oreille. On a atteint à Paris les 1 000 entrées par semaine dans une seule salle, au Saint-André-des-Arts. C’est colossal ! Le film est aussi demandé à l’étranger et devrait participer à plusieurs festivals. A Cancale où je venais présenter le film, j’ai été bouleversé par le témoignage d’une jeune femme qui se dit non croyante et qui venait voir le film pour le seconde fois. Interpellée, elle voulait comprendre ce qui s’était passé. C’est l’omniprésence de Marie dans nos vies qui la questionnait. Elle était en larmes. J’étais moi aussi très ému.
D’autres non-croyants regardent ce docu comme un thriller, retenant surtout le message final : un appel à la paix, une invitation à un sursaut de l’humanité qui, nous le pressentons tous, file un mauvais coton. Mais du côté de l’Église, ça ne plaît pas à tout le monde, comme je pouvais m’y attendre. Le plus intéressant, ce sont les réactions sceptiques et même critiques de prélats qui n’ont pas vu le film et qui surtout ne veulent pas le voir ! Ce film ne fait pourtant que donner la parole, pour la première fois, à une femme dont il est question à toutes les messes…
Votre film semble rendre hommage aux trois derniers papes (Jean-Paul Ier, Jean-Paul II, et Benoît XVI) et pourtant, tous ont refusé de révéler le 3e message de Fatima. Comment comprendre ?
En tant que premier gouvernement mondial, rassemblant 1,2 milliards de fidèles sur toute la planète, l’Eglise catholique dispose d’un maillage unique qui attise les convoitises. Elle est l’objet d’infiltrations de la part de réseaux qui exècrent toute croyance en Dieu. Au fil de mon enquête, je découvre ainsi que le parti communiste a infiltré les séminaires à partir des années 301. Je montre aussi que les sociétés secrètes le sont de moins en moins ! Les francs-maçons ont vite compris depuis deux siècles l’importance de contrôler ce gouvernement mondial2. Dans les couloirs du Vatican, il est sans doute devenu bien difficile de savoir à quels saints se vouer. Les papes sont-ils encore maîtres à bord de leur vaisseau ? Mon enquête permet juste de se poser la question.
NOTES
1 School of Darkness, Bella Dodd, 1954.
2 Le Pape doit mourir. Enquête sur la mort suspecte de Jean-Paul Ier. David Yallop. Best-seller réédité en 2013. Nouveau Monde Editions.
Une femme juive peut-elle réconcilier Orient et Occident?
La vierge Marie est connue par 1,6 milliard de Musulmans et 1,4 milliard de Chrétiens (exception faite des protestants), soit environ 3 milliards de personnes. Cela représente la moitié des croyants de la planète (non pratiquants compris), estimés à 5,8 milliards en 2010 (selon Pew). En dépit de ces chiffres, Orient et Occident s’affrontent dans une guerre fratricide…
Bien qu’elle ait plus d’importance dans la liturgie du christianisme que dans l’islam, Marie est citée plus souvent dans le Coran que dans le Nouveau Testament. Le prénom Maryam est par ailleurs courant chez les musulmanes. Et pour cause : Marie est la seule femme nommément citée dans le Coran, et la 19e sourate porte son nom. Maryam, ou Mariam, Maryem, le nom de la mère de ‘Īsā (Jésus dans le Coran), est ainsi l’une des personnes les plus respectées de la tradition musulmane. Elle est décrit comme une femme très pieuse, ayant atteint la perfection, élue de Dieu : « (Rappelle-toi) quand les Anges dirent : « ô Marie, certes Allah t’a élue au-dessus des femmes des mondes. » (Coran, 3:42).
En outre, l’islam et le catholicisme professent la conception virginale de Jésus/’Īsā dans son sein. Une mention explicite de l’annonciation figure dans la sourate 19, au verset 20, où Maryam demande à Gabriel comment elle pourrait concevoir un fils alors qu’elle est vierge. La réponse de Gabriel assure Maryam que pour Allah, tout est possible, et que la naissance virginale de ‘Īsā sera un signe pour l’humanité. Il est aussi question de la naissance de ‘Īsā dans la sourate 66, au verset 12, qui dit que Maryam resta pure, alors qu’Allah permit que la vie se formât dans le sein de Maryam.
Marie, chez les Chrétiens, représente plus que la mère de ‘Īsā, elle est aussi la Mère de Dieu. Un point de vue rejoint par d’autres courants spirituels: Mère Divine, Gaïa (la Terre mère), Shakti, elle représente pour beaucoup la part divine de Dieu (qui serait le principe/esprit créateur).
Documentaire 1h49. Avec les voix de : André Dussolier et Hélène Ségara. La liste des salles projetant ce documentaire est disponible sur: http://msecret-lefilm.com/. S’il est pas projeté dans votre ville, les personnes intéressées peuvent contacter la production sur http://msecret-lefilm.com
Sur le sujet des apparitions mariales, voir l’excellent travail de Thot Théurge « La Mère Cosmique et l’Evolution humaine ».