La vaccination contre la grippe suspectée d’aggraver l’épidémie de covid-19

Une enquête publiée dans Néo Santé Septembre 2020

La campagne de vaccination contre la grippe a démarré. Elle reste recommandée cette année pour diminuer le risque de co-infection avec une « seconde vague » de covid-19. En réalité, le vaccin anti-grippal fait figure de suspect : selon certains scientifiques, le cru vaccinal 2019 a pu provoquer la flambée épidémique mondiale. Pourquoi, comment ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.

Et si la vaccination antigrippale avait provoqué l’épidémie de coronavirus ? Ted Kuntz, président de l’association Vaccine Choice Canada, a osé poser cette question brûlante dans une tribunei publiée sur le site américain Children Health Defense de Robert F. Kennedy, Jr.  Cet article présente plusieurs études décrivant le phénomène peu connu de l’interférence virale. Elle désigne la capacité d’une immunisation vaccinale pour un virus donné d’affecter, en bien ou en mal, notre immunité face à d’autres virus.

« Un essai randomisé contrôlé contre placebo chez des enfants a montré que le vaccin antigrippal a multiplié par cinq le risque d’infections respiratoires aiguës causées par un groupe de virus non grippaux, y compris les coronavirus », s’inquiète Ted Kuntz. Il fait référence à l’étude de Benjamin Cowlingii (2012), qui a fait date dans le paysage scientifique, et qui trouve un éclairage particulier aujourd’hui, car elle montre (même s’il s’agit ici des enfants) qu’une immunisation contre la grippe par un vaccin peut accroître le risque d’attraper un coronavirus.

Cette étude n’est pas la seule. En 2018, la revue Vaccine a publié les travaux de Sharon Rikin, portant sur 1000 personnes, dont 68% d’enfants, et sur trois saisons. Elle démontre le même phénomène d’interférence virale avec des virus respiratoires non grippaux à la suite de la vaccination contre la grippe, mais seulement chez les moins de 18 ans. Financée par les Centers for Disease for Control and Prevention américains (CDC), la publication rapporte un risque multiplié par 4,8 chez les moins de quatre ans.

La revue Vaccine a également publié en janvier 2020 une étudeiii conduite par GG. Wolf sur le personnel militaire américain qui décrit un même phénomène chez les adultes. Les milliers de militaires américains qui ont reçu le vaccin contre la grippe ont présenté une sensibilité accrue aux coronavirus (+36%) et au métapneumovirus (+51 %). Bien d’autres études encore (Kelly et al. 2011, Mawson et al. 2017, Diering et al. 2014) témoignent de la recrudescence d’infections respiratoires aiguës non grippales après une vaccination de la grippe, principalement chez les enfants.iv

Une interférence controversée

Cette hypothèse que la vaccination contre la grippe puisse favoriser les infections à coronavirus ou à un autre virus respiratoire est battue en brèche par les partisans de la vaccination, qui fournissent eux aussi une série d’études, comme celle de Sundaram et al (2013) ou encore Skowronski et al. (2020).v La première est entachée de conflits d’intérêts avec le laboratoire MedImmune (aujourd’hui Astra Zeneca), la seconde est financé par le ministère de la santé canadien mais plusieurs auteurs ont des conflits d’intérêts avec divers laboratoires de renom.

En l’état actuel de la science, le phénomène de l’interférence virale du vaccin contre la grippe avec d’autres virus, comme les coronavirus, reste pour l’instant à l’état d’hypothèse. Les autorités sanitaires maintiennent donc leurs recommandations en faveur de la vaccination contre la grippe : être protégé contre la grippe et ses complications peut contribuer à réduire le fardeau sur hôpitaux et veiller à ce que des installations soient disponibles pour les patients.

Mais tout de même, ce phénomène d’interférence virale apparaît de plus en plus crédible, comme le souligne une étudevi anglaise de 2019, spécialement dédié aux interactions virus–virus réalisée au Centre de recherche sur les virus de l’université de Glasgow : « Notre étude fournit un soutien statistique solide pour l’existence d’interactions entre des groupes génétiquement larges de virus respiratoires à la fois à l’échelle de la population et de l’hôte individuel. Nos résultats impliquent que l’incidence des infections grippales est liée à l’incidence des infections virales non grippales ».

Les chercheurs remarquent, par exemple, que le rhinovirus s’efface chaque fois que survient le pic de la grippe saisonnière, puis réapparaît juste après. Ils documentent d’autres phénomènes d’interactions complexes, certains virus agissant simultanément, d’autres à l’opposé. Les coronavirus semblent ainsi agir de manière synchronisée avec l’adénovirus, le parainfluenza et le virus respiratoire syncytial. Cet article illustre surtout notre méconnaissance des multiples interactions virales, à l’échelle individuelle ou communautaire.

On se demander donc légitimement se demander si la protection grippale attribuée au vaccin ne pénalise pas l’immunité de groupe acquise naturellement à cause des interférences virus-virus. Un vaccin contre la grippe saisonnière généralisé pourrait bel et bien contribuer à perturber la réponse naturelle à un virus et laisser place à la circulation d’autres virus non grippaux.

Troublante étude brésilienne

Alors que la vaccination grippale s’apprête à redémarrer, une étude brésiliennevii (et Suisse) tombe à pic pour alimenter l’argumentation pro-vaccinale. Publiée en pré-print sur le site MedRxiv (donc pour l’instant sans révision par les pairs), elle soutient que les patients qui ont reçu le dernier vaccin antigrippal présentent en moyenne 8% de chances en moins de nécessiter un traitement de soins intensifs, 18% de chances en moins de nécessiter une assistance respiratoire invasive et 17% de chances en moins de décès (chez les 10-18 ans). A noter que les moins de 18 ans ne représentent que 2% de la cohorte et sont les moins vaccinés, à la différence des plus âgés, qui n’ont finalement, selon l’étude, que 3% de bénéfice en termes de mortalité.

Il s’agit d’une étude de type « Big Data » (une technique d’analyse très fustigée de célèbre Didier Raoult)viii. Elle porte sur 90 000 cas passés entre les mains des centres de santé brésiliens. La cohorte compte en moyenne 30% de vaccinés contre la grippe en 2020. Elle affiche surtout 47% de décès, dont 15% chez les moins de 10 ans, ce qui est énorme et ne reflète pas la situation dans la population générale. Enfin, 66% des cas avaient des co-morbidités. Bref, difficile de se fier à cette étude. Mais on peut toutefois noter qu’elle soutient le concept d’interférence virale, cette fois au profit de la vaccination.

Plus de mortalité dans les pays très vaccinés ?

Les chiffres de l’Union européenne de la vaccination contre la grippe et les décès dus aux coronavirus semblent contredire l’étude brésilienne. C’est ce que soulignent deux personnalités anglaises, Niall McCrae et David Kurten, dans une tribune publiée sur evidencenotfear.com.ix L’un est chercheur, l’autre homme politique. A l’aide des registres nationaux, ils ont comparé les taux de vaccination et les taux de mortalité du coronavirus.

« Malgré quelques cas contraires, il est intéressant de noter que les pays ayant les taux de mortalité les plus élevés sont la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas, la Suède, l’Irlande et les États-Unis, tous ayant vacciné au moins la moitié de leur population âgée contre la grippe. Le Danemark et l’Allemagne, avec une utilisation moindre du vaccin contre la grippe, ont une mortalité de Covid-19 considérablement plus faible. Bien sûr, la corrélation n’est pas la causalité, et le nombre disproportionné de décès de Covid-19 pourrait s’expliquer par d’autres facteurs. (…) Cependant, la cause de la mortalité due au Covid-19 est probablement multifactorielle et le vaccin contre la grippe doit être envisagé dans le cadre d’une enquête post mortem plus large sur cette pandémie ». Parmi les exceptions notoires, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande, très vaccinées, qui affichent un taux de mortalité bien plus faible, mais qui se sont aussi distinguées par une prise en charge bien différente des patients.

Pour confirmer cette hypothèse, « il serait intéressant de savoir combien de décès attribués au COVID-19 sont survenus chez des personnes vaccinées avec le vaccin antigrippal ces dernières années », explique pour sa part Ted Kuntz, président de l’association Vaccine Choice. C’est en effet une question cruciale qui mériterait une étude rétrospective approfondie. Une idée pour Didier Raoult et sa cohorte de 4000 patients?

Deux autres études suspectent aussi le vaccin contre la grippe d’aggraver la mortalité covid

[Mise à jour, octobre 2020] En attendant, une autre étude, mexicaine, publiée sur le site Researchgate (voir l’étude), montre cette même corrélation chez les personnes âgées : plus elles ont été vaccinées contre la grippe, plus leur risque de décéder du covid-19 serait élevé. Epidémiologie n’est pas causalité, certes, et il s’agit d’une étude de type big data, complexe, avec beaucoup d’abréviations, et qui mériterait d’être décryptée plus profondément. Avis aux décodeurs scientifiques !

Une autre étude s’intéresse à cette hypothèse. Publiée en juin 2020 sur le site de pré-print papers.ssrn.com (donc non revue par les pairs), elle a été réalisée par l’Evidence-based medicine, public health and environmental toxicology consortium (EBMPHET). Le consortium a comparé le taux de couverture vaccinale parmi les personnes âgées (≥ 65 ans) et le risque d’infection par la Covid-19 et la gravité de la maladie, en Europe et aux États-Unis. Elle conclut que le vaccin peut aggraver la sévérité des symptômes.

La bataille scientifique commence à faire rage autour de cette question, avec également des études qui suggèrent au contraire un effet protecteur du vaccin. Par exemple, cette étude réalisée auprès du personnel d’un hôpital néerlandais. « Les auteurs ont constaté que l’infection par le SRAS-CoV-2 était moins fréquente chez les employés des hôpitaux néerlandais qui avaient été vaccinés contre la grippe pendant la saison hivernale 2019/2020. Ils soulignent pourtant une limite de cette étude, l’existence d’un facteur de confusion : les employés ayant développé le SRAS-CoV-2 avaient plus de contacts directs avec les patients« , commente le site Esanum, qui cite aussi deux autres études italiennes en ce sens.

Ma conclusion, il faut appliquer le principe de précaution d’Hippocrate, « D’abord ne pas nuire », et s’abstenir d’une telle roulette russe vaccinale ! C’est d’ailleurs ce que suggère l’Aimsib, association pour une médecine bienveillante, composée de plusieurs médecins, dans son article « Vaccin anti-grippal et facilitation de l’infection par les anticorps », sous la plume d’Emma Kahn, le 27 Sep 2020.

A lire aussi…

https://www.fiercepharma.com/vaccines/sanofi-sk-flu-shots-halted-singapore-as-south-korea-post-vaccination-deaths-climb-to-59

Les décès après la vaccination contre la grippe continuent d’augmenter en Corée du Sud. Mais alors que les autorités sanitaires locales s’efforcent de calmer les citoyens inquiets en réfutant un lien entre les deux, un pays asiatique a pris la mesure de précaution de suspendre deux vaccins administrés à des personnes décédées plus tard.

Singapour a temporairement retiré son soutien au SKYCellflu Quadrivalent de SK Bioscience et au VaxigripTetra de Sanofi Pasteur, a annoncé dimanche le ministère de la Santé . Parmi les sept marques administrées aux personnes décédées en Corée du Sud, ces deux sont les seules également disponibles à Singapour.

Et si c’était tout simplement la grippe ?

À l’heure où nous publions, aucune étude n’a été produite pour définir la proportion de coronavirus et de virus grippaux dans l’épidémie 2019–2020.

Santé Publique France, contacté par nos soins, explique qu’elle ne dispose pas de données finales sur la grippe saisonnière cette année. Comme dans la majorité des pays Européens,x on a rapidement cessé de comptabiliser les morts de grippe saisonnière au profit des morts du Covid-19. La grippe saisonnière fait 60.000 morts par an en Europe. Or, en France, cette année, on en comptabilise moins de cent… Pas très cohérent (voir mon article : On a retrouvé la grippe saisonnière). Surtout que la grippe 2019-2020 était annoncée comme sévère par l’OMS, qui a même modifié la composition des souches vaccinales à la dernière minute.xi 

Autre point important, la majorité des tests PCR a été orientée pour tester le covid-19 et non plus, comme c’est le cas chaque année, les souches de virus grippaux.

On sait par ailleurs que les tests PCR ne sont pas assez spécifiques pour éviter des interférences avec les virus de la grippe. C’est un phénomène connu. C’est pourquoi, dès lors qu’on cherche la présence de virus non-grippaux, les études scientifiques ne retiennent pas les tests réalisés dans les 14 jours suivant une vaccination antigrippale.

La fiabilité des tests demeure en tout cas un véritable problème, comme nous l’avons déjà documenté dès mai 2020 dans un article consultable sur le site de Néo Santé.xii Plus récemment, trois chercheursxiii anglais ont publié le résultat de leur recherche dans la littérature scientifique consacrée aux tests PCR pour le Covid-19 : « Les résultats de la PCR en soi sont peu susceptibles de prédire la culture virale à partir d’échantillons humains. Une attention insuffisante a été accordée à la relation entre les résultats de la PCR et la maladie. La relation avec l’infectiosité n’est pas claire et plus de données sont nécessaires à ce sujet ».  En d’autres termes, si vous avez eu une grippe saisonnière sévère cette année ou si vous avez été vacciné contre la grippe, vous pouvez tester positif au Covid-19 (et retourner en quarantaine…).

Rien ne permet d’affirmer formellement que l’épidémie que nous avons connue est uniquement une épidémie liée au coronavirus. D’autre part, le vaccin 2019–2020 peut aussi très bien avoir contribué à la flambée épidémique mondiale. Il existe un précédent documenté par des études scientifiques : la grippe H1N1 de 2009. « Des Canadiensxiv (Skowronski et al. 2010) ont montré, à partir de plusieurs études cumulées (de qualité variable) que les personnes qui avaient reçu un vaccin antigrippal inactivé trivalent en 2008-2009 (pour se prémunir contre la grippe saisonnière) avaient eu un risque plus élevé (de 40 % à 250 % en fonction des études) d’être infectées par le virus pandémique A/H1N1 par comparaison avec les non-vaccinés, traduisant un affaiblissement post-vaccinal du système immunitaire », rappelle Michel De Lorgeril, médecin et chercheur, auteur d’une collection d’ouvrages sur les vaccins.xv

Immunité individuelle versus immunité de groupe

Cette étude menée par Skowronski en 2010 a soulevé beaucoup de controverses. Elle alimente aujourd’hui l’hypothèse que la vaccination antigrippale a pu provoquer une épidémie plus sévère cette année. Pour Skowronski et al., cela peut être dû, entre autres hypothèses, à un manque d’immunité croisée face aux variantes du virus de la grippe chez les receveurs du vaccin. Cette immunité croisée est le fait de l’immunisation naturelle, pas de l’immunisation vaccinale, reconnue comme beaucoup plus limitée.

Un autre articlexvi paru en 2009 dans The Lancet Infectious Diseases, corrobore ce phénomène et affirme que cela peut aussi pénaliser l’immunité de groupe, c’est-à-dire notre résistance communautaire à des souches pandémiques. L’équipe hollandaise qualifie la vaccination « d’épée à double tranchant » car la contamination naturelle par la grippe confère une immunité plus « large » à l’égard des formes ultérieures du virus.

La notion de vaccins « altruistes » est aujourd’hui remise en question. Il s’avère en effet que la vaccination d’une partie de la population peut paradoxalement favoriser l’apparition de nouvelles épidémiesxvii. C’est ce qu’on appelle la toxicité communautaire (voir mon enquête à ce sujet).

Le péché antigénique originel

Un autre phénomène peu connu, mais quand même bien documenté par la recherche, a pu contribuer à la flambée épidémique à la suite de la vaccination anti-grippale.  Il s’agit du « péché antigénique originel » et des « anticorps facilitateurs », découvert par Halsteadxviii dans la maladie de la Dengue. Pour résumer simplement, une première infection à un virus peut déclencher une réaction immunitaire normale, mais une seconde infection peut déclencher une réaction immunitaire sévère et un orage de cytokinesxix (ou tempête immunitaire). Le péché antigénique originel désigne la propension du système immunitaire à ne cibler qu’un antigène précis, celui lié à l’infection originelle, tandis que les anticorps « facilitateurs » (antibody-dependent enhancement, ADE en anglais)xx sont responsables de l’emballement immunitaire. C’est un phénomène qui a été largement documenté avec la vaccination.xxi

« Lorsque des immunologistes parlent de recherche vaccinale contre les coronavirus, le spectre des anticorps dits « facilitants » fait immédiatement naître un frisson d’anxiété. (…) Des anticorps facilitants ont été identifiés dans la dengue, la grippe, l’infection par le VIH/sida, Ebola et… le SRAS, entre autres. Dans le SRAS, ce n’est que 8 ans après l’épisode de 2003 que ces anticorps ont été mis en évidence », explique Stéphane Korsia-Meffre, sur le site Vidal.fr, dans un articlexxii instructif consacré à la recherche du vaccin anti-covid (dont je vous recommande vivement la lecture)

Jusqu’à présent, les anticorps facilitateurs (dits non neutralisants) sont largement responsables de l’échec de la vaccination contre les coronavirus, le SRAS ou le MERS. Ils sont la bête noire de certains vaccins comme celui de la coqueluche. Une étude de 2019 rapporte ainsi que « tous les enfants qui ont été primo-immunisés par le vaccins DTaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, commercialisé aux USA depuis 1997, ndlr) seront plus sensibles à la coqueluche tout au long de leur vie, il n’y a pas de moyen facile de diminuer cette sensibilité accrue » lorsqu’ils rencontrent le virus par la suite.xxiii Un véritable péché vaccinal originel!

Une autre étude de 2018,xxiv du Centre de recherche biomédicale de l’Université du Qatar, s’intéresse plus particulièrement à la grippe, aux coronavirus ou encore au virus respiratoire syncytial. Elle liste toute une série d’études qui, chez l’animal ou chez l’homme, montre que la vaccination peut entraîner une réaction plus sévère lors d’une seconde infection, notamment face à une variante de la souche utilisée dans le vaccin.  Le débat est en tout cas au cœur des préoccupations des laboratoires qui cherche la solution vaccinale anti-covid…xxv

[mise à jour] D’ailleurs, les vaccins Moderna et Pfizer, en phase 3 d’étude clinique, doivent déjà composer avec un nombre non négligeable de volontaires atteints des symptômes du COVID-19, s’aggravant à la 2e injection, comme le résume cet article paru sur TheVaccineReaction.org. Bref, le nuage des anticorps facilitateurs et son orage de cytokines pèsera très probablement sur la tête des futurs vaccinés contre le coronavirus. « La première dose n’est pas une grosse affaire. Mais la deuxième dose va certainement vous assommer pour la journée. … Vous devrez prendre un jour de congé », a déclaré une cobaye de l’expérimentation vaccinale au New York Post. Un autre participant a déclaré qu’il avait souffert d’intenses symptômes pseudo-grippaux après sa deuxième injection qui l’avaient fait trembler si fort qu’il s’était fissuré une dent…

Un cocktail anti-grippal 2019 plutôt expérimental…

La dernière campagne (ou les précédentes) de vaccination anti-grippale aurait donc pu rendre la population plus sensible à une autre souche de grippe saisonnière, comme Skowronski et al (2010) l’ont documenté pour la grippe H1N1 de 2009. Cette hypothèse est malheureusement loin d’être une lubie anti-vaccinaliste. D’autant plus que la tempête de cytokines rapportée par les praticiens dans l’épidémie attribuée au coronavirus est aussi une signature des anticorps facilitateurs tant redoutés.

Le cocktail vaccinal 2019-2020 a subi des modifications notables. Outre les souches employées qui changent chaque année et peuvent induire des réactions immunitaires spécifiques inconnues, le support de culture a été modifié dans certaines préparations commercialisées en 2019. La Grande-Bretagne et l’Italie, qui ont payé un lourd tribut à l’épidémie, ont expérimenté Flucelvax Tetra, un vaccin grippal saisonnier cultivé pour la première fois sur des cellules rénales canines (et non pas sur des œufs embryonnés de poules). Il a été autorisé en Europe début 2019. Ce vaccin sera d’ailleurs disponible en France pour la saison 2020-2021, d’après le site www.mesvaccins.net.

Or il n’existe aucune donnée disponible concernant l’administration concomitante de Flucelvax Tetra avec d’autres vaccins. Et « la tolérance de Flucelvax Tetra n’a pas été évaluée dans les populations particulières telles que les sujets immunodéprimés, les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants atteints d’une maladie les exposant à un risque de complication de la grippe », précise la Haute Autorité de Santé en France.

Ce vaccin est sans adjuvant (comme les vaccins tétravalent anti-grippaux en France, Influvax et Vaxigrip Tetra), mais ce n’est pas le cas partout dans le monde. Certains vaccins (qu’ils soient issus de culture sur oeufs de poules ou cellules canines) contiennent du squalène (vaccin Chiromas en Espagne, Fluad au Canada), d’autre du thimérosal/mercure (vaccin Afluria, en Espagne, Agriflu et Flucelvax Quad au Canada). Ces deux adjuvants sont fortement suspectés d’induire des effets secondaires dangereux.

Selon le Dr de Lorgeril, au-delà d’une toxicité au niveau individuel des vaccins antigrippaux (dont l’efficacité clinique n’est pas démontrée, rappelle-t-il),xxvi on a décrit de multiples effets adverses communautaires (ou « toxicité sociétale »). Avant de succomber à la piqûre de rappel saisonnière, je vous conseille son livre à paraître en octobre 2020, spécialement dédié aux vaccins antigrippaux.xxvii Michel De Lorgeril revient également les études qui documentent les phénomènes d’interférence virale après une vaccination contre la grippe.

En résumé, la vaccination antigrippale annuelle, pour laquelle la moitié de la population occidentale est vaccinée a pu, d’une part, favoriser l’émergence de souches pandémiques (grippale ou autre) et, d’autre part, affaiblir notre capacité de résistance immunitaire de groupe. Une hypothèse à considérer sérieusement alors que la promotion de la vaccination anti-grippale est de ce retour, comme chaque année en octobre.

Merci à Yves Rasir, directeur de la publication de Néo Santé, pour son aimable autorisation de reproduction de cette enquête.


i Is There a Relationship Between Influenza Vaccination and COVID-19 Mortality?, 18 juin 2020. https://childrenshealthdefense.org/

ii Cowling BJ, Fang VJ, Nishiura H, et al. Increased risk of noninfluenza respiratory virus infections associated with receipt of inactivated influenza vaccine.Clin Infect Dis. 2012.

iii Wolff GG. Vaccination contre la grippe et interférence des virus respiratoires chez le personnel du ministère de la Défense pendant la saison grippale 2017-2018. Vaccine 2020

iv Pentagon Study: Flu Shot Raises Risk of Coronavirus by 36% (and Other Supporting Studies), 16 avril 2020, https://childrenshealthdefense.org/

v Sundaram et al. (2013) Influenza Vaccination Is Not Associated With Detection of Noninfluenza Respiratory Viruses in Seasonal Studies of Influenza Vaccine Effectiveness. Clinical Infectious Diseases.

Skowronski et al. (2020) Influenza vaccine does not increase the risk of coronavirus or other non-influenza respiratory viruses: retrospective analysis from Canada, 2010-11 to 2016-17. Clinical Infectious Diseases.

vi Nickbakhsh Sema et al. Virus-virus interactions impact the population dynamics of influenza and the common cold. Proc Natl Acad Sci USA. 2019.

vii Inactivated trivalent influenza vaccine is associated with lower mortality among Covid-19 patients in Brazil. Guenther Fink et al. medRxiv 2020

viii Le Professeur Raoult fustige l’usage du Big Data pour démontrer l’inefficacité de l’hydroxychloroquine, 25 mai 2020. La Revue du Digital.

ix Covid-19 et vaccination contre la grippe: y a-t-il un lien? 8 mai 2020. https://evidencenotfear.com

x Saison grippale 2019-2020 : réorientation des systèmes de surveillance pour la COVID-19, site de l’OMS. www.euro.who.int

xi Grippe 2019 : le vaccin modifié pour faire face à une épidémie virulente, Louise Ballongue, 23/09/2019. www.medisite.fr

xii Où est passée la grippe saisonnière ? Enquête sur les statistiques du nombre de décès liés au coronavirus. Pryska Ducoeurjoly, 15 mai 2020. www.neosante.eu

xiii Are you infectious if you have a positive PCR test result for COVID-19?

5 août 2020, Tom Jefferson, Carl Heneghan, Elizabeth Spencer, Jon Brassey. www.cebm.net

xiv Skowronski DM, et al., Association between the 2008-09 Seasonal Influenza Vaccine and Pandemic H1N1 Illness during Spring-Summer 2009: Four Observational Studies from Canada, PLoS Med, 2010

xv Editions Le Chariot d’Or.

xvi Yearly influenza vaccinations : a double-edged sword ? Bodewes et coll.  Lancet Infect Dis. 2009.

xvii Voir Néo Santé Mai 2020, dossier : Vaccination, la cause cachée de nouvelles épidémies.

xviii Halstead S. 2014. Dengue antibody-dependent enhancement: knowns and unknowns. Microbiolspec. 2014

xix Ensemble de protéines impliquées dans la réaction immunitaires qui jouent le rôle de signaux permettant aux cellules d’agir à distance sur d’autres cellules pour en réguler l’activité et la fonction.

xx Lire aussi sur Wikipedia l’article « Facilitation de l’infection par des anticorps ».

xxi Vaccine-induced enhancement of viral infections (Augmentation des infections virales induite par le vaccin). W. Huisman et al. Vaccine . 22 janvier 2009.

xxii Vers un vaccin COVID-19 : les leçons du SRAS, du MERS et des données récentes sur la réponse immunitaire au SARS-CoV-2. 14 avril 2020;

xxiii The 112-Year Odyssey of Pertussis and Pertussis Vaccines—Mistakes Made and Implications for the Future, James D Cherry. Journal of the Pediatric Infectious Diseases Society. September 2019.

xxiv Viral-Induced Enhanced Disease Illness. Maria K. Smatti et al. Front. Microbiol., 05 December 2018.

xxv Anuj Sharma, It is too soon to attribute ADE to COVID-19, Microbes and Infection,‎ 5 avril 2020

xxvi De Serres G, et al., Influenza Vaccination of Healthcare Workers: Critical Analysis of the Evidence for Patient Benefit Underpinning Policies of Enforcement, PLoS One, 2017

xxvii Collection Vaccins et Société, Le Chariot d’Or.

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